Parlez moi de Johnson, votre personnage dans LeTransporter 3 ?
Robert Knepper : C'est un méchant qui a la classe - ce qui me plaît beaucoup... Il est habillé comme un médecin, il pourrait faire partie d'un gouvernement, être un diplomate. Il doit faire le sale boulot à la place de ceux qui l'embauchent. Il est intelligent, j'aimerais presque que les spectateurs aient de la compassion pour lui (sourire). Evidemment c'est un sociopathe ! Il aimerait être ami avec le héros, Frank. Il a simplement envie que les gens coopèrent avec lui, qu'on écoute ce qu'il demande. (avec une voix menaçante.) C'est simple non ? (rires)
Dans Le Transporteur 3, vous avez une scène de bagarre spectaculaire avec Jason Statham dans un train en marche...
Cette bagarre est la plus longue que j'aie jamais tournée. Dans Prison Break, j'en ai souvent, mais pas d'aussi élaborées. C'est toujours très jouissif d'avoir des scènes de combat - à chaque fois, j'ai l'impression de redevenir un gosse qui joue aux cow-boys et aux Indiens. Là, c'était chorégraphié, comme une danse, difficile à mémoriser, d'ailleurs ! Cette scène est intéressante car elle met en perspective le fait que Frank et Johnson sont similaires en fait. Tous deux sont très attachés au fait d'obéir à des règles précises comme « pas de nom, pas de question ».
Vous avez même, dans cette scène, votre petit moment à la Shining, le film, lorsque vous passez votre tête derrière une porte en poursuivant la jeune héroïne, Valentina...
Oui c'est très Shining, très (il prend une voix à la Jack Nicholson) : « Je vais te tuer... » (rires). Par contre je me suis fait très mal en répétant une scène où je donne un coup de pied dans cette porte - c'est une vraie porte de wagon de train. Elle devait s'ouvrir... et non. J'étais désespéré de m'être « bousillé » le pied avant une scène clé. Finalement, le médecin du tournage m'a bourré d'antidouleur et cela a été.
Est-ce Luc Besson qui vous a sollicité pour ce rôle ?
Quand je suis venu à Paris pour la promotion de Hitman, autre production de Luc, j'ai voulu absolument le rencontrer ; on me disait qu'il aimait mon travail. Devant une tasse de thé, il m'a dit : « J'ai un rôle pour toi dans Le Transporteur 3 ». Comment refuser ? Tourner à Paris pour ce film a été magique. Cette ville est ma deuxième maison. J'étais venu avec ma femme et on avait tous les deux l'impression d'avoir déjà vécu dans votre capitale... Tout nous semblait familier. « I love Paris in the spring time !... » (il chante). J'étais reconnu dans la rue. J'étais T-Bag, non... Monsieur T-Bag (en français) !
Comment est Luc Besson sur un tournage ?
Luc contrôle tout même s'il ne réalise pas. Là il est auteur et producteur. Ce type est incroyable, il écrit, réalise, produit ! Il est comme un gosse émerveillé sur le tournage. Il travaille dans le respect des autres et a le souci du détail. C'est agréable de travailler avec quelqu'un d'aussi investi que lui - on n'en a pas des comme ça aux Etats-Unis. Il va droit au but, il n'est pas compliqué.
Et votre collaboration avec Jason Statham ?
C'est un régal de travailler avec Jason, comme avec Wentworth Miller : quand les héros sont bien joués, avec intelligence et générosité, ça donne de « bons méchants » en face. C'est comme au tennis, on joue mieux si on a un bon joueur en face. Je pensais que Jason, après deux Transporteur aurait peut-être pris la grosse tête, et non !
Vous ne cessez de jouer les méchants au cinéma depuis Prison Break : n'avez-vous pas peur d'être catalogué ?
(Il soupire, un peu agacé.) Oui, je me damnerais pour jouer dans une comédie noire ou musicale comme Moulin Rouge - j'adore chanter. Vous savez le tournage de la série ne me laisse que trois mois par an pour tourner... Le travail est le travail, peu importe le rôle. Peut-être que je ne ferai que des rôles de salauds, comme votre François Berléand, que j'ai rencontré sur Le Transporteur 3, qui sait ?
Un mot sur Prison Break dont vous tournez actuellement la saison 4...
Selon moi, on revient au meilleur de la série, comme dans la saison 1. A partir de l'épisode 16, qu'on vient de boucler, tous les personnages vont se réunir contre le Cartel - oui, même T-Bag ! C'est une sorte de Rat Pack. Ils vont avoir le même but.
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